C’était dimanche, c’était boulevard de Reuilly.
À ma droite, Gladys, à ma gauche des pelotes de laine, devant nous un baigneur tout nu. Pour occuper l’après-midi, parce qu’on était là pour ça et parce qu’on trouvait que c’était une idée rigolote nous avons décidé de faire un ensemble pour la petite poupée (25cm), aiguilles numéro 4 et restes de fil à tricoter. Moi me baladant de temps à autre sur le boulevard en tricotant, la laine dans ma poche « marsupiale » (de l’intérêt de faire soi-même ses vêtements), Gladys préférant le confort de sa chaise. Le fil vert étant pris à un bout par moi pour la brassière et à l’autre bout par ma co-tricoteuse pour les rayures du bermuda (pendant ce temps je ne bougeais pas fatalement). Je renouvelais ainsi par mes déambulations boulevardières un geste ancestral (bon j’ai l’habitude) des femmes vaquant à diverses occupations tout en tricotant. Soit dit en passant, jusque dans les années 1960 en France, les petites filles qui allaient garder les bêtes au pré avaient dans les mains un ouvrage, par exemple, des chaussettes à tricoter pour le frère, qui lui pouvait muser tout ce qu’il voulait quand il avait la même mission de garde du troupeau...
En deux heures environ, et sans patron je vous prie, le poupon était rhabillé pour l’hiver, malgré la visite de Starwars en prime. C’est pas beau une collaboration comme ça ?
J’ai promis de faire un béret et on m’a fait délicatement comprendre que des chaussons serait bienvenue.
PS : comme je me souviens de ce que j’ai fait et que rien ne se perd, les explications de la marinière figureront sur le site bientôt.